Où en sont les entreprises en matière d’écomobilité ? Quelle perception ont-elles du sujet ? Décryptage des derniers sondages en la matière
Solutions de gestion de flottes automobiles, véhicules électriques à 2 roues ou 4 roues, transports collectifs ou partagés… les dispositifs à destination des entreprises pour mieux gérer leurs problématiques de mobilité se multiplient. Le degré de connaissance de ces solutions, et du sujet de la mobilité durable en général, varie d’une société à l’autre.
Quel est le degré de connaissance des entreprises en matière d’écomobilité ? Quelle perception en ont les collaborateurs ? Quels bénéfices espèrent-ils en tirer ? Les dispositifs réglementaires et la crise pandémique ont-ils un impact sur les politiques de mobilité durable ? La parole est aux décideurs et aux collaborateurs d’entreprise dans cet article, qui décrypte les dernières tendances mises en lumière par la série de sondages exclusifs réalisés par OpinionWay pour ecomob.com.
N.B : Cet article s’appuie sur la série de sondages réalisée par OpinionWay pour ecomob.club, communauté en ligne réunissant des décideurs d’entreprises sur le thème de l’écomobilité. Ces enquêtes ont été réalisées entre novembre 2019 et février 2020 sur une centaine de responsables mobilités ou décideurs d’entreprises de plus de 100 salariés.
Les 2/3 des salariés considèrent que leur entreprise n’en fait pas assez.
La demande des collaborateurs est très forte en la matière.
Le sujet reste pourtant relativement flou. Seuls 4 salariés sur 10 peuvent expliquer au moins vaguement ce dont il s’agit.
Sa mise en pratique dans les déplacements quotidiens n’est pas chose facile : 57% des employés considèrent que le passage à l’écomobilité est compliqué, voire impossible à mettre en œuvre.
Les salariés déplorent un manque d’alternatives en matière de transport.
Le manque d’accès aux transports en commun est la première barrière évoquée, suivi de l’incompatibilité de la démarche avec leurs horaires actuels et la longueur du trajet, qui impacte notamment le passage au vélo.
Les salariés restent par ailleurs frileux en matière de covoiturage : 31% évoquent des réticences à partager leur trajet quotidien et 26% entrevoient la difficulté de partir à heure fixe en fin de journée.
Les entreprises sont prêtes, mais leurs activités restent limitées en matière d’écomobilité.
Plus de la moitié des décideurs d’entreprises se sentent armés sur le sujet.
- Près de 60% d’entre eux considèrent que leur entreprise est armée pour développer une politique d’écomobilité, le reste se considérant comme relativement ou totalement (pour 4%) démunis.
- Moins d’1 entreprise sur 2 a initié une politique d’écomobilité. Pour 1 entreprise sur 5, le sujet n’est d’ailleurs pas du tout d’actualité.
Faire bouger les habitudes des collaborateurs, enjeu n°1 pour développer l’écomobilité d’après les décideurs.
- 67% d’entre eux citent la réticence des salariés à changer leurs habitudes comme principal frein à la mise en place d’une politique de mobilité durable.
- 64% évoquent par ailleurs le manque d’infrastructures existantes autour de l’entreprise (transports collectifs, pistes cyclables, etc.)
Les entreprises qui se sentent démunies face au développement de leur politique d’écomobilité citent avant tout des raisons internes à cette situation : le manque de budget (45%) et de volonté de la direction (43%).
Agile et à l’écoute, en province, mobilisée : le profil type de l’entreprise engagée dans l’écomobilité.
Certaines caractéristiques prédisposent les entreprises à la mobilité durable.
Elle est en région, ses locaux sont faciles d’accès. En dehors de l’Île de France, plus de la moitié des entreprises ont déjà initié une politique de mobilité durable. C’est moins d’1 entreprise sur 3 en région parisienne.
L’accessibilité compte également : seules 16% des entreprises jugées difficiles d’accès ont déjà mis en place des actions d’écomobilité : c’est 54% pour les entreprises jugées faciles d’accès.
Elle est mobilisée. Les entreprises qui ont déployé des dispositifs autour des questions éthiques et environnementales sont plus à même d’être engagées dans une démarche d’écomobilité. C’est en particulier vrai pour les entreprises dotées d’une politique RSE ou d’achats responsables.
Développer l’écomobilité, c’est se faire accompagner.
- Elles comptent en particulier sur les pouvoirs publics (67%) comme acteur privilégié dans cette démarche, mais aussi sur les opérateurs de transports publics (60%) et les acteurs de la nouvelle mobilité (56%) (startups, loueurs de vélos électriques, etc.)
- Les loueurs ou solutions pour gestionnaires de parcs automobiles sont cités comme partenaires privilégiés par plus d’1 décideur sur 2 pour les entreprises en île de France et les entreprises de plus de 1000 salariés.
L’écomobilité au profit de l’image de l’entreprise et du portefeuille du salarié.
Côté décideurs : des bénéfices attendus en matière de réputation.
- Le premier bénéfice escompté pour l’entreprise est de renvoyer une image éco-responsable à ses publics, cité par plus des 2/3 des répondants.
- L’amélioration de la productivité des salariés arrive en seconde position (60%), via la réduction du stress, moins de perte de temps et une meilleure condition physique.
- Viennent ensuite l’attractivité de l’entreprise pour les futurs candidats citée par 42% des entreprises, puis le sentiment d’appartenance des collaborateurs vis-à-vis de l’entreprise.
Un contraste entre les actions de sensibilisation privilégiées par les entreprises et les bénéfices espérés par les collaborateurs.
Interrogés sur les raisons qui peuvent encourager un report modal dans le temps, les salariés citent de leur côté avant tout l’argument financier : 44% espèrent réaliser des économies.
Viennent ensuite la volonté de contribuer à l’écologie en limitant les déplacements ou en choisissant des modes moins polluants (35%), devant les bénéfices attendus en matière de santé (31%).
Avec 1 salarié francilien sur 2 impacté, les grèves ont mis coup de projecteur sur la mobilité.
Une grève essentiellement francilienne, où s’est concentrée la majorité des reports modaux.
- Moins d’1 collaborateur sur 10 se déclare impacté par les grèves en région, contre 1 sur 2 en Ile-de-France. Côté décideurs, c’est 1 entreprise sur 5 en région et 9 sur 10 en Ile-de-France.
- La marche à pied est le principal report modal (26%), suivie de la voiture individuelle (14%), du bus (13%) et du vélo (11%).
- La pratique de la marche à pied semble s’installer durablement : 17% des déclarants pensent davantage y avoir recours hors période de grève.
La réactivité des entreprises est jugée efficace par les décideurs, moins par les salariés.
C’est en particulier autour du télétravail et de l’aménagement des horaires que des actions ont été introduites, ainsi que des communications spécifiques sur les alternatives en matière de déplacement. Ces mesures ont été jugées comme efficaces chez les dirigeants comme chez les employés.
La grève n’a eu qu’un impact limité sur le développement de modes de transports alternatifs aux transports en communs et à la voiture individuelle. La majorité des entreprises (62%) ne pense pas déployer de solutions de transport complémentaires.
La pandémie encourage les 2/3 des entreprises à revoir leur politique de déplacements.
- 86% des entreprises ont l’intention de faire perdurer le télétravail, et plus de la moitié (58%) encouragent leurs collaborateurs à y avoir recours plusieurs jours par semaine.
- La réduction des déplacements des salariés est l’autre grand chantier lié à la crise Covid (pour 58% des entreprises). Elles ne sont que 18% à déclarer agir sur les moyens de transports des salariés, à adapter les locaux ou à transformer l’organisation du travail.
La crise encourage les pratiques individuelles.
Par ailleurs, le vélo compte de plus en plus d’adeptes : la moitié des décideurs d’entreprises interrogés comptent mettre à disposition de nouvelles places de stationnement vélo sur site et 14% une flotte de vélos.
Très peu (5%) ont cependant l’intention de proposer de nouveaux modes de déplacements à leurs salariés.
Loi LOM : 8 entreprises sur 10 en ont une bonne opinion, peu en connaissent les détails.
85% des décideurs ont entendu parler de la loi mobilités
L’obligation d’intégrer le thème mobilité domicile / travail dans les Négociations Annuelles Obligatoires est relativement peu connu (57% des entreprises sont au courant), alors que plus de 7 entreprises sur 10 ont connaissance du forfait mobilité durable et de l’obligation d’accélérer le verdissement de la flotte de véhicules d’entreprise.
La majorité des entreprises ont une bonne opinion de la loi (83%), sans qu’elle ne suscite d’engouement particulier (conséquence du manque de familiarité). Elle est d’ailleurs davantage perçue comme un levier législatif en faveur de l’environnement plutôt qu’en faveur des entreprises ou des salariés.
1 entreprise sur 10 fait partie des bons élèves en matière de conformité.
Du côté des bons élèves : 37% ont réalisé un diagnostic de mobilité de leurs salariés et 1/3 ont mis en place un plan de mobilité employeur.
Le verdissement des flottes automobiles est le chantier le plus avancé, suivi par le télétravail et la mise en place d’aides pour promouvoir l’utilisation du vélo.
Vous souhaitez progresser dans votre démarche d’écomobilité ? Et si vous commenciez par là :
- l’autopartage, qui permet aux collaborateurs de votre entreprise d’utiliser le même véhicule ou utilitaire, limitant le nombre de véhicules composant votre flotte
- l’optimisation des déplacements (solution avec ou sans géolocalisation), pour un meilleur suivi de l’activité des itinérants, une consommation de carburant optimisée et une meilleure prévention de l’usure de vos véhicules
- l’éco-conduite, qui permet une consommation de carburant optimisée et de mesurer et réduire les émissions de CO2 associées à votre flotte en favorisant l’adoption d’une conduite moins énergivore par vos conducteurs.