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Comment réussir son passage à l’électrique ? Notre expert répond !

Véhicule électrique branché

En septembre 2022 en France s'était immatriculé pour la première fois davantage de véhicules électriques que de modèles diesel.

Alors que le pays entame une phase d’électrification massive, nous avons souhaité en savoir plus sur le verdissement des flottes des entreprises. Romain Yamin, expert Océan sur le sujet, a répondu à toutes nos questions. 

Dans un contexte d’urgence climatique, les réglementations évoluent vite pour les entreprises. Il n’est pas toujours facile de suivre. Peux-tu nous rappeler quelles sont les obligations des entreprises concernant leur flotte de véhicules ?

Il faut déjà distinguer deux secteurs. Les entreprises privées et publiques ne sont pas impactées de la même manière par les réglementations. Le public fait office d’exemple avec les obligations légales les plus strictes.

Si on prend l’exemple des collectivités territoriales, elles ont jusqu’à fin 2024 pour intégrer au moins 30% de Véhicules à Faibles Emissions (VFE) dans leur renouvellement annuel. Cette part devra atteindre 40% en 2025. A noter qu’en 2026, 37% des véhicules renouvelés devront être des Véhicules à Très Faibles Emissions (VTFE).

Les entreprises privées, quant à elles, sont soumises, depuis le 1er janvier 2022, à une obligation d’au moins 10% de VFE dans leurs véhicules renouvelés. Cette part minimale passera à 20% à partir de 2024, 40% à partir de 2027 et 70% à partir de 2030. Cette règle ne s’applique qu’aux sociétés ayant plus de 100 véhicules en parc.

Toutes ces organisations doivent déclarer leur part de véhicules propres sur le site du gouvernement chaque année.

Selon toi, que gagne une entreprise à planifier dès aujourd’hui sa transition énergétique ?

Une entreprise a beaucoup à gagner à engager sa démarche de verdissement de flotte.

Tout d’abord, ne serait-ce qu’en terme d’image renvoyée à ses clients et prospects, collaborateurs ou potentiels candidats. Verdir sa flotte montre une volonté de l’entreprise de limiter son empreinte carbone.

Ensuite pour une question de mise en conformité. Certes les obligations légales citées précédemment ne sont pas encore assorties d’amendes en cas de non-respect, mais les entreprises peuvent tout de même être impactées dans leur activité. Les véhicules les plus polluants sont contraints de rester temporairement au parking lors des pics de pollution, mais les restrictions s’intensifient… La LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) permet depuis 2019 la mise en place de Zones à Faibles Emissions (ZFE). La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit l’instauration, au plus tard le 31 décembre 2024, de Zones à Faibles Emissions Mobilités (ZFE-m) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Le message est clair ! Si vous souhaitez pouvoir rouler où vous le voulez, il faut se mettre au vert.

Mon conseil, pour ne pas subir le changement et gagner en sérénité, serait d’anticiper tant que possible. On le voit avec la pénurie des composants qui touche actuellement le marché automobile, les délais de livraison sont longs, il faut prendre ce paramètre en compte.

Les entreprises bénéficient-t-elles d’aides pour opérer le verdissement de leur flotte ?

Les entreprises sont en effet aidées dans leur démarche d’électrification, et mêmes incitées, via la mise en place de certains avantages fiscaux.

Si on se place au moment de l’achat d’un modèle électrique, l’entreprise va bénéficier de la prime à la conversion, d’un bonus écologique ainsi que d’une exonération sur les certificats d’immatriculation.

Même après l’achat, l’entreprise continue d’être récompensée ! Sa Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) se voit en partie réduite, les modèles électriques étant notamment exonérés de la composante sur les émissions de polluants atmosphériques. Autre bénéfice, l’abattement de l’avantage en nature.

Elément sine qua non du passage à l’électrique, les bornes de recharge mises à disposition des conducteurs. Pour ce faire, la France s’est fixé un objectif de 7 Millions de points de recharge en 2030, privés et publics, ce qui correspond à 1 borne tous les 60 km ! A titre de comparaison, en 2019, l’Hexagone ne comptait qu’11 000 stations-services.

Véhicule électrique branché

Passons à des considérations plus pratico-pratiques, comment un gestionnaire de flotte peut identifier quels véhicules sont éligibles à l’électrique ?

Tous les véhicules ne sont pas forcément éligibles à l’électrification. Il vaut mieux opter pour une transition raisonnée, en fonction des usages.

Avant d’engager sa transition énergétique, un gestionnaire de flotte doit analyser un certain nombre de facteurs. Il faut prendre en considération, pour chaque véhicule, le type de route majoritairement emprunté (urbain, extra-urbain, mixte) et les kilomètres journaliers effectués.

En fonction de cette analyse, le gestionnaire peut identifier quels véhicules sont éligibles à l’électrique et s’il faut plutôt passer au 100% électrique ou à un PHEV (véhicule hybride rechargeable).

Je peux donner un exemple concret. Un véhicule qui roule 50 km par jour en ville peut passer à l’électrique et on observera des gains économiques et écologiques.

En revanche, un collaborateur qui réalise plus de 800 km par jour ne peut pas se voir changer son véhicule pour un 100% électrique sans être impacté dans la réalisation de son activité. L’autonomie de la batterie de ce type de voiture étant comprise entre 100 et 600 km. Pour ce conducteur, il faudra plutôt envisager un PHEV.

As-tu quelques conseils pour un passage à l’électrique réussi ?

Tout d’abord, comme tout changement, cette transition nécessite de la pédagogie auprès des équipes. Même si les véhicules électriques et hybrides séduisent de plus en plus, quelques freins peuvent rendre certains collaborateurs réfractaires au changement. Notamment concernant l’autonomie des batteries. C’est pourquoi je parlais de transition raisonnée, en accord avec les besoins d’utilisation du véhicule.

Quelques bonnes pratiques sont également à connaître pour faire bon usage de ce type de modèle.

Concernant la recharge, il faut savoir que certains comportements peuvent détériorer l’état de santé des batteries, et sont donc à éviter (dans la mesure du possible). Par exemple l’utilisation excessive des bornes fast charge.

Dernier conseil, d’autant plus important que le prix de l’électricité augmente, l’adoption d’une conduite apaisée afin d’éviter la surconsommation qui pourrait faire grimper la facture. C’est ce qu’on appelle l’écoconduite, avec pour intérêt supplémentaire de diminuer le risque d’accident de la route.

véhicule RSE

Comment Océan peut accompagner les entreprises dans leur transition énergétique ?

La solution Océan – Orange Business propose un diagnostic d’électrification accessible par nos clients directement depuis leur plateforme. L’algorithme analyse les données d’utilisation des véhicules (types de trajets, kilomètres parcourus) et peut ensuite identifier ceux éligibles au passage à l’électrique ou à l’hybride rechargeable. Il peut même préconiser certains modèles.

Nous intervenons également auprès des entreprises dont la transition énergétique est déjà engagée, avec un module de gestion des véhicules électriques et hybrides. Les gestionnaires de flotte ont accès aux données concernant la consommation des batteries, les niveaux de charge et l’autonomie, ainsi que l’historique des recharges. Les conducteurs peuvent, eux, localiser facilement les bornes de recharge à proximité, via l’application mobile Océan Conduite.

Quel est ton rôle au sein d’Océan – Orange Business ?

J’occupe le poste de Chef de produit au sein du service Marketing d’Océan – Orange Business.

En lien avec les besoins du marché, mon équipe et moi-même accompagnons les gestionnaires de flotte dans leur transition énergétique. Le but est de leur proposer des outils d’aide à la décision pour verdir et gérer leur nouveau parc de véhicules.

Expert véhicule électrique
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