À l’heure où les véhicules connectés génèrent des données précieuses pour les entreprises, leur sécurité devient un enjeu majeur. Géolocalisation, comportements de conduite, données techniques… la télématique expose des informations sensibles. Christophe Gierski, Responsable Exploitation chez Océan – Orange Business, décrypte les risques et partage ses conseils pour mieux protéger ces données.

Quelles sont les données de télématique et pourquoi doit-on les protéger ?
Christophe Gierski, Responsable Exploitation – Océan – Orange Business
Les plateformes de gestion de flotte utilisent de nombreuses données issues des véhicules : géolocalisation, trajets, comportements de conduite, informations techniques…
Compte-tenu que ces données peuvent concerner l’activité des conducteurs ou le fonctionnement des véhicules, il est important de bien les sécuriser. Elles peuvent être utiles à l’entreprise, mais aussi exposées en cas de mauvaise gestion ou de cyberattaque.
Existe-t-il une réglementation à respecter pour les données des véhicules ?
Chez Océan, nous utilisons l’infrastructure AWS pour héberger les données, tout en gardant la main sur leur traitement. Les données restent sous notre contrôle, de bout en bout.
Cette exigence s’applique aussi à l’international, notamment en Afrique de l’Ouest, où certaines réglementations locales rejoignent celles du RGPD, comme en Côte d’Ivoire ou au Sénégal.
Existe-t-il des risques concernant les données télématiques ?
Quelles sont les meilleures pratiques à adopter pour sécuriser ces données ?
CG : Comme je l’avais dit, pour une entreprise qui gère une flotte de véhicules, le premier réflexe est de choisir un télématicien qui a de l’expérience.
Mais ce n’est pas suffisant : il faut aussi que les équipes en interne soient bien informées et formées. Par exemple, ne pas partager ses identifiants, utiliser des mots de passe solides, et mettre en place des solutions comme le SSO (authentification unique) et/ou le MFA (authentification multifactorielle) sont des habitudes à adopter pour renforcer la sécurité.
Peux-tu nous expliquer en quoi le SSO est important pour la sécurité des données ?
Avec le SSO, ils ne se connectent qu’une seule fois, ce qui limite ces failles et simplifie la gestion des accès. Le MFA ajoute une couche supplémentaire de sécurité en utilisant une authentification tierce (téléphone, code à usage unique, etc.).
Comment Océan protège-t-il concrètement les données de ses clients ?
CG : Nos équipes supervisent l’exploitation, la sécurité et la gestion des données liées aux véhicules de nos clients.
Nous travaillons également avec Orange Cyberdéfense pour effectuer régulièrement des audits de vulnérabilité et des tests d’intrusion.
Par ailleurs, nous veillons à sensibiliser autant nos équipes que nos clients aux bonnes pratiques de cybersécurité, comme la gestion des accès, l’importance des mots de passe solides, et la surveillance des connexions suspectes.
Quels conseils donnerais-tu aux entreprises souhaitant sécuriser les données de leurs flottes ?
CG : Je dirais qu’il est important de choisir des partenaires qui font vraiment de la cybersécurité une priorité. Protéger les données ne se résume pas à installer un antivirus : c’est un ensemble de mesures, qui mêlent technologie, organisation et bonnes pratiques.