« La télématique sert à connecter l’intégralité des assets roulants véhicules, engins et autres sur une plateforme pour en retranscrire toutes les données et les enrichir, les rendre intelligentes. Ceci dans l’objectif de disposer de riches indicateurs visant à la prise de décisions quant à l'utilisation et l'optimisation de la flotte. » Yoni Allali, Directeur Commercial
Quels sont aujourd’hui les comportements des entreprises face aux nouveaux types de motorisation sur le marché ? Etes-vous confrontés à des entreprises qui s’orientent directement vers l’électrique pour entamer une démarche RSE ?
Tout d’abord, elle permet aux gestionnaires de parc de mieux comprendre l’utilisation des véhicules.
On constate en effet dans beaucoup de flottes automobiles et car policy que les lois de roulages qui sont proposées et achetées avec les loueurs sont souvent les mêmes : des contrats de 36 mois et 120 000 km, alors qu’en réalité, on ne connait pas les habitudes de roulage des différents collaborateurs. Grâce au diagnostic de flotte, la télématique nous aide dans cette démarche RSE, en décelant les habitudes d’utilisation des véhicules, à comprendre quels sont les salariés qui vont pouvoir bénéficier d’un véhicule électrifiable ou PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle).
Tout le monde est convaincu du bienfondé de devoir réduire ses émissions pour la planète. Encore s’agit-il de se l’imposer à soi-même et commencer à utiliser des véhicules électriques. Et là, tout le monde se trouve toutes les bonnes excuses pour ne pas le faire : je pars en vacances, j’ai une famille nombreuse, je n’ai pas de borne… La télématique peut donc aider l’entreprise, le manager, grâce à des indicateurs fiables, à faire comprendre à son collaborateur que la solution d’électrification est possible ou, dans certains cas, plus compliquée à mettre en place : par exemple, pour un master qui roule 100 000 kilomètres par an, l’électrification ne sera bien entendu pas possible. On peut également passer les véhicules en autopartage ou trouver une solution annexe pour éviter de racheter un véhicule supplémentaire et donc diminuer notre consommation de CO2. Il y a beaucoup de sujets sur lesquels on peut essayer de travailler grâce à l’information de la data qui émane des véhicules.
Connaissez-vous beaucoup d'entreprises qui ont décidé, par rapport à des politiques de ressources humaines également, de s'orienter vers telle ou telle motorisation.
Les entreprises se posent aujourd’hui des questions en raison de la pénurie des composants et l’impact sur les délais de livraison des véhicules ; comment gérer au mieux son parc lorsque l’offre n’est pas disponible ?
Elles doivent aujourd’hui répondre à toutes les lois liées à l’orientation des mobilités, à savoir la loi LOM ou la loi Climat. Les constructeurs sont également impactés par la taxe CAFE (Corportate Average Fuel Economy). Tout le monde fait face aux mêmes problématiques et est contraint de comprendre comment utiliser le véhicule, quels sont les véhicules qui doivent passer en électrique, ou en PHEV.
Aujourd’hui, un client sur deux avec qui nous travaillons est dans cette démarche RSE et se pose des questions sur comment je gère mon parc, mes flottes, et qu’est-ce que je mets à l’intérieur ?
Quels outils proposent Océan pour répondre à ces demandes de la part des entreprises ?
Nous abordons le sujet de la télématique sous l’angle de la RSE. Notre proposition de valeur engage les entreprises à l’électrification de leur parc grâce à un diagnostic, et également le passage en pool d’une partie de leur flotte grâce à l’autopartage pour une meilleure optimisation, sachant qu’aujourd’hui nous avons pris le parti de commercialiser cette offre avec dématérialisation de la clé.
Un autre point qui fait pleinement parti de la RSE est l’éco conduite, qui est un applicatif que nous mettons en place et que nous avons gamifié avec des challenges.
On remarque que 40 % des coûts du véhicule sont liés à l’utilisation du collaborateur et non pas aux achats qui sont très bien faits, car tout le monde essaie de négocier pour réussir à avoir les meilleurs coûts induits sur sa flotte. L’éco conduite permet donc de voir les comportements de l’utilisateur grâce à des données qu’on va appeler les brutaux tels que les freinages brusques, les accélérations franches, les virages serrés.
Nous avons mis en place un algorithme qui, couplé aux consommations, nous permet de donner des notes permettant aux collaborateurs de pouvoir se mesurer et se challenger. Certaines entreprises mettent même en place des récompenses financières si les salariés jouent le jeu et sont prêts à progresser.
Il ne s’agit pas seulement de freiner moins fort et éviter de prendre des virages brusques mais aussi de respecter et sécuriser vos collaborateurs, partie intégrante de la RSE. Quelles conditions et qu’est-ce que j’apporte pour que le collaborateur puisse être le plus sécurisé possible et éviter les accidents de travail ? En sachant qu’en France les accidents de la route représentent tout de même 3 millions de journées non travaillées à cause des nombreux arrêts. On travaille donc également sur l’amélioration de la productivité des entreprises. Cette fonctionnalité vous permet de pouvoir optimiser un chantier, la conduite de vos collaborateurs, la consommation de votre carburant, l’utilisation de votre véhicule. Il y a donc plein d’aspects sur lesquels on travaille.
Ces solutions permettent donc de simplifier la vie du gestionnaire de flotte, mais quel temps cela prend-t-il pour analyser toutes ces données ?
Par exemple 4 analyses simples : combien de temps les véhicules passent au siège, combien de temps ils passent en charge, combien de kilomètre roulent-ils individuellement et quel est le SOH (State of Health) de mes véhicules électriques ?
Si vous avez ces quatre KPI, vous pouvez déjà gagner beaucoup de temps parce que vous allez pouvoir gérer vos renouvellements en anticipant, savoir si les batteries sont correctement rechargées, savoir si vous avez un problème d’organisation.
Ces indicateurs vous permettent déjà de régler quelques sujets, on peut en rajouter 50 mais ils ne parleront pas à toutes les mêmes personnes dans l’entreprise. Il y aura une partie des KPI qui seront pour les opérationnels, une partie pour les achats et une partie pour la gestion de flotte.
Pour finir, sur cette question de remontée d’informations des bornes, que peut-on espérer par rapport à la télématique ?
Cet indicateur va permettre plusieurs analyses, si on le couple avec de la géolocalisation on pourra savoir si cette énergie a été prise à la maison, à l’extérieur, sur la vie privée, sur la vie professionnelle, donc de pouvoir régler quelques problématiques. Ce n’est pas un calcul simple, il a nécessité un gros travail de recherche et de développement chez nous.
On est très contents et très fiers de pouvoir maintenant proposer ces deux innovations du salon Flotauto : le SOH et l’appel prise à la borne, et on espère que cela ravira également nos clients.
Merci pour ce mot de la fin, il reste donc encore beaucoup de perspectives de développement et de complexification du métier de gestion de flotte.